Semaine de 4 jours sur les rails pour la RATP
Publié : 22 février 2024 à 10h15 par Estelle Lafont
Un nouvel accord vient d’être trouvé entre l’entreprise et trois syndicats pour fidéliser les salariés et booster l’embauche.
Travailler quatre jours, se reposer deux. Cette formule attractive, déjà testée par d’autres entreprises en France a commencé son expérimentation fin janvier à la RATP.
Au total, 170 agents volontaires des lignes 5,7 et 9 du métro ainsi que du RER B testent actuellement et jusqu’au mois d’octobre ce nouveau mode de fonctionnement.
Si l’expérience s’avère concluante et gagnante pour tout le monde, pas moins de 6000 agents pourraient prétendre à la semaine de 4 jours.
Cette stratégie pourrait endiguer une certaine instabilité salariale au sein de la régie des transports parisiens, avec près de 1000 démissions par an sur 45 000 employés. Le besoin de nouveaux profils est constant.
Vers de nouveaux avantages
Dans cet accord il est aussi question de logement, une certaine partie des salariés sont domiciliés en grande couronne, parfois loin de leur zone d’activité.
La RATP a prévu de faciliter l’accès au logement social d’environ 1100 familles pour 2024 et d’étendre ce nombre à 1200 d’ici 2027.
L’accord prévoit également l’augmentation du nombre de places en crèche à proximité du domicile des agents parents d’enfants en bas-âge, dont le planning amène à travailler les week-ends et jours fériés.
Pour les salariés de maintenance, une mesure sur la pénibilité a également été prévue avec le développement d’exosquelettes pour prévenir les accidents de travail.
Enfin, la RATP prévoit la mise en place d’un programme de formation pour les managers dans le but d’améliorer le dialogue social avec leurs collaborateurs de proximité.
Toutes ces mesures sont les points clés de l’accord (le QCVT, qualité de vie et conditions de travail) signé hier par FO, CFE-CGC, l’Unsa et la RATP.
Cette « petite révolution » de la semaine à quatre jours a séduit l’Europe avec de nombreuses expérimentations en Belgique et dans les pays scandinaves.
Précurseur du mouvement, l’Islande, qui a mené le plus grand projet d’expérimentation de ce modèle entre 2015 et 2019 a drastiquement changé sa politique de travail, avec aujourd’hui 90% de la population active bénéficiant d’une réduction du temps de travail hebdomadaire.