Reconstitution sur le Pont Neuf à Paris après les tirs mortels d’un policier

Publié : 17 juin 2022 à 9h43 par Michaël Livret avec AFP

Reconstitution sur le Pont Neuf à Paris après les tirs mortels d’un policier
Reconstitution sur le Pont Neuf à Paris après les tirs mortels d’un policier
Crédit : Thomas COEX / AFP

Les enquêteurs ont mené une reconstitution des faits sur le Pont-Neuf à Paris où deux hommes en voiture avaient été tués par balles lors d'un contrôle routier le 24 avril par un policier armé d'un fusil d'assaut.

Que s’est-il vraiment passé sur le Pont Neuf ? Les enquêteurs ont mené une constitution des faits pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé le 24 avril dernier. La circulation a été bloquée par des fourgons de police côté nord et côté sud du pont Neuf à Paris, vendredi 17 juin au petit matin, tandis que des cavaliers de marquage jaunes ont été disposés sur les pavés. Une voiture sombre a été positionnée comme le soir des faits.

Une "mise en situation", sous l'autorité du juge d'instruction chargé de ce dossier criminel, alors que la position du gardien de la paix ayant tiré, sa présence sur la trajectoire du véhicule, la vitesse de la voiture et la capacité que ce fonctionnaire avait de l'éviter, sont au cœur de l'enquête.

Le policier a invoqué la légitime défense, après avoir tiré à dix reprises, selon des éléments de l'enquête dévoilés mardi par Mediapart et Libération. Ses balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l'arrière, une trajectoire qui ne semble guère compatible avec cette thèse de la légitime défense.

Cagoule et gilet pare-balle pour le policier

Le policier de 24 ans auteur du tir a été mis en examen le 27 avril pour "homicide volontaire" concernant le conducteur et "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner" s'agissant du passager avant, et placé sous contrôle judiciaire.

Ce gardien de la paix, casquette grise à visière orange, visage masqué par une cagoule et portant un gilet pare-balles, s'est positionné à l'endroit d'où il est susceptible d'avoir tiré. Il a ainsi mimé sa position de tir, sous le regard d'enquêteurs, de magistrats, mais aussi de son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, et de celui des familles des victimes, Me Eddy Arneton.

La voiture aurait redémarré en direction des policiers

Dimanche 24 avril au soir, quelques heures après la réélection d'Emmanuel Macron, une patrouille de cinq policiers s'est dirigée vers une voiture garée à contresens, feux de détresse allumés, pour un contrôle, selon le compte-rendu d'intervention de la police consulté par l'AFP. La voiture aurait alors redémarré en direction des policiers.

Le seul agent équipé d’un fusil d’assaut a ouvert le feu tuant le conducteur et son passager. Un passager arrière de la voiture a également été blessé. D'après Mediapart et Libération, ce troisième homme était monté dans la voiture pour acheter des stupéfiants.