Stade aux couleurs arc-en-ciel : le refus de l'UEFA, une "décision politique" juge Paris

Publié : 23 juin 2021 à 8h45 par Iris Mazzacurati

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Pour protester contre une loi hongroise jugée discriminatoire envers les homosexuels, la ville de Mu
Crédit : Andreas GEBERT / POOL / AFP

Le refus de l'UEFA de laisser le stade de Munich afficher mercredi soir les couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT est une "décision politique", contrairement à ce que l'instance européenne du foot affirme, estime le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune.

"L'UEFA s'est un peu pris les pieds dans le tapis parce qu'en fait sa décision de refus est aussi une décision politique", a-t-il déclaré ce mercredi 23 juin sur France Inter.

Pour protester contre une loi hongroise jugée discriminatoire envers les homosexuels, la ville de Munich voulait illuminer aux couleurs arc-en-ciel le stade où doit se disputer le match de l'Euro Allemagne-Hongrie.

L'UEFA, organisatrice du tournoi, y a opposé une fin de non-recevoir mardi, se présentant comme une "organisation politiquement et religieusement neutre" et refusant de véhiculer un message visant spécifiquement un pays.

"Si elle pensait que tout cela était neutre, cela ne susciterait pas l'émotion et la polémique qu'on voit depuis 24 heures", a répliqué Clément Beaune.

"Défendre l'égalité, ce n'est pas attaquer telle ou telle loi du gouvernement hongrois, ce n'est pas une opinion politique", a poursuivi le responsable français, qui a lui-même fait son "coming out" en décembre 2020.

"C'est des valeurs fondamentales qui sont dans les chartes sportives, dans les traités européens", a-t-il ajouté en rappelant que "l'UEFA s'engage régulièrement comme la Fifa pour des causes" telles que la lutte contre le racisme.

Plusieurs sites emblématiques allemands aux couleurs LGBT

L'organisation a déchaîné les critiques et suscité un mouvement de solidarité en Allemagne. La ville de Munich a décidé en réaction de parer plusieurs de ses sites emblématiques aux couleurs LGBT.

Le secrétaire d'Etat a aussi fustigé la Hongrie et la Pologne, deux pays de l'Union européenne régulièrement montrés du doigt pour des lois jugées contraires à l'Etat de droit.

"L'Europe ce n'est pas le marché et le tiroir-caisse pour la Hongrie ou la Pologne. Ce sont des valeurs", a-t-il lancé.

"Personne n'est forcé d'adhérer à l'Union européenne. Quand on y est, on respecte ces choses minimales qui ne sont pas de la politique, qui sont des valeurs élémentaires", a-t-il insisté.

La loi hongroise adoptée le 15 juin prévoit que "la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans".





(Avec AFP)