« Si je n’en parle pas je deviens folle » : Camélia Jordana revient sur les violences policières (vidéo)

Publié : 1er septembre 2020 à 11h25 par A.L.

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Camélia Jordana exprime son soutien envers Assa Traoré.
Crédit : Capture d'écran Instagram

Interrogée ce lundi 31 août par BFMTV, Camélia Jordana est revenue sur sa lutte contre les violences policières et en a profité pour exprimé son soutien à Assa Traoré.

Souvenez-vous. "Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j’en fais partie (...) des hommes et des femmes se font massacrer (par la police -ndlr) quotidiennement en France, pour nulle autre raison que leur couleur de peau", déclarait le 23 mai dernier Camélia Jordana sur le plateau de l'émission de France 2 On n’est pas couché. Condamnés par les syndicats de police et par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, ses propos avaient alors été sources de débats houleux sur les plateaux de télé ou sur les réseaux sociaux. Lynchée par certains qui affirment qu'elle a fait preuve d'une grande bêtise en déclarant cela, Camélia Jordana a néanmoins toujours assumé ses convictions.

Aujourd'hui encore, la chanteuse de 27 ans a repris la parole au sujet des violences policières lors d'un entretien accordé à BFMTV pour l'émission la Première édition, dans le cadre de sa présence au festival du film francophone d'Angoulême où elle défend deux films, Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait, d'Emmanuel Mouret et Parents d'élèves de Noémie Saglio. 

"Mon engagement fait partie de mon quotidien

"Mon engagement fait partie de mon quotidien", a-t-elle confié. "C'est un peu ma manière de réagir à toutes les injustices et aux colères qui m'habitent (...) Il se passe des choses dans l'enquête sur Adama aujourd'hui qui auraient dû se passer à la seconde où Adama Traoré est mort. Et ça arrive 4 ans après parce qu'il y a une prise de conscience nationale, et parce qu'il y a 120 000 personnes", a-t-elle déclaré en faisant directement référence à la manifestation à laquelle elle a participé en juin dernier. "Il y a tellement de combats à mener que je m'accroche férocement, parce que si j'en parle pas, je deviens folle je pense", a lâché la chanteuse. "J'ai toujours dit les mêmes choses. Dans mon album 'Lost' (de 2018, ndlr), je parlais déjà de violences policières, du féminisme, d'écologie", a affirmé Camélia Jordana, estimant qu'il était temps pour sa génération de "s'adresser aux autorités, au gouvernement". "Je pense qu'il y a un énorme travail de décolonisation à faire dans mon pays, qui n'a pas été fait", a-t-elle souligné.

Ce n'est pas la première fois que Camélia Jordana fait parler d'elle pour ses prises de position. En juillet dernier, elle avait désapprouvé publiquement la candidature du nouveau ministre de l’Intérieur, en rappelant que Gérald Darmanin était sous le coup d’une enquête pour viol et affirmant que cette nomination relevait d’un choix "violent et agressif envers les femmes".