Sarcelles : interdiction pour les policiers d’engager une course-poursuite après un refus d’obtempérer

Publié : 3 juin 2021 à 12h03 par Lucas Pierre

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Seule exception selon la note : les crimes de sang flagrants, à savoir les meurtres, homicides ou as
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Une note de la commissaire de la circonscription de Sarcelles interdit, depuis le mercredi 2 juin, toute course-poursuite engagée par des policiers après un refus d'obtempérer. Une mesure invoquée après le trop grand nombre d'accidents graves à la suite de ces prises en chasse.

Dans la circonscription de Sarcelles, les prises en chasse de personnes qui refusent d’obtempérer sont désormais proscrites. C’est la note, hallucinante, qu’ont reçu les policiers de la part de leur commissaire Fabienne Azalbert. « Si le conducteur du véhicule n’obtempère pas immédiatement aux injonctions visuelles ou sonores, il n’y aura aucune prise en charge tolérée » peut-on lire dans cette note, envoyée mercredi 2 juin aux forces de l’ordre. Comprendre : fini les courses-poursuites.

La note précise tout de même qu’il existe une exception : si les policiers sont témoins d’un « crime de sang flagrant » (NDLR : meurtre, homicide ou assassinat), ils sont autorisés à intervenir et donc prendre en chasse le fuyard. La commissaire évoque un trop grand nombre d’accidents graves liés à ces course-poursuites.

Une mesure déjà vue en Île-de-France

Une hérésie pour les fonctionnaires qui réagissent déjà à l’annonce. Dans les colonnes du Parisien, l’un d’eux estime qu’on « cède à la loi des cités. Un dealer ou quelqu’un qui est recherché n’aura qu’à refuser de s’arrêter devant une patrouille pour être tranquille. Avec cette mesure, autant cesser tout contrôle » confie-t-il. L’un de ses collègues, dépité, ajoute que « dans le cas de motocross non immatriculés ou de voitures volées, on aura l’air malins ».

Cette mesure n’est pourtant pas une première en Île-de-France. Encore récemment, les policiers de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne avaient aussi interdiction de prendre en charge des véhicules motorisés qui ne s’arrêtent pas devant un contrôle. La mesure avait pris fin avec l’arrivée du préfet de police de Paris actuel, Didier Lallement le 3 juillet 2020.