Santé : la durée de la grossesse risque-t-elle d’être raccourcie ?
20 décembre 2019 à 16h00 par A.L.
Selon une récente étude américaine, le réchauffement climatique pourrait avoir un effet non négligeable sur les grossesses à venir ces prochaines années. Explications.
Si on savait déjà que le réchauffement climatique avait des conséquences dramatiques sur la planète, on était loin de se douter qu’il pouvait aussi avoir un impact sur la natalité. En effet, une étude réalisée par des chercheurs américains publiée début décembre dans la revue scientifique Nature Climate Change et relayée dans Anthropocene Magazine, indique que "si les émissions de dioxyde de carbone continuent d’augmenter, les bébés nés aux États-Unis pourraient perdre collectivement 250.000 jours de gestation par an d’ici la fin du siècle". Pour arriver à cette constatation, Alan Barreca, chercheur à l’université de Californie, et Jessamyn Schaller (qui officie au Bureau national de recherche économique de Cambridge) ont épluché les relevés de naissances entre 1969 et 1988 dans 445 zones géographiques, soit des données de 56 millions de naissances. Ils ont également utilisé les données climatiques mondiales pour évaluer l’augmentation des chaleurs extrêmes, afin de construire un modèle prédictif.
Un accouchement précoce
Selon leur étude, le taux de natalité avait augmenté de 5% les jours où il faisait plus de 32,2 °C aux États-Unis, entre 1969 et 1988, et encore plus en cas de canicule. Avec en moyenne un accouchement qui s’est déroulé 6,1 jours avant la date prévue. Mais à quoi cela est-il dû ? Si pour le moment, rien n’a été prouvé scientifiquement et que cette théorie repose sur des hypothèses émises par les spécialistes, ces derniers pensent néanmoins que les fortes chaleurs pourraient générer un stress chez la femme enceinte ou bien une augmentation de l’ocytocine (l’hormone du début du travail, nldr) qui déclencheraient des contractions. "À en croire les résultats de l'étude, la chaleur provoque des naissances avant terme, souvent de quelques jours seulement, mais parfois jusqu’à près de deux semaines", explique Anthropocene Magazine. De quoi alerter la population sur l'importance de chouchouter la planète.