Incendie de Notre-Dame : pas de contamination au plomb chez les riverains selon Santé Publique France
Publié : 21 juillet 2021 à 10h45 par Lucas Pierre
Un rapport publié par Santé Publique France affirme que les riverains de la cathédrale Notre-Dame de Paris n'ont pas été exposés au plomb après l'incendie de l'édifice il y a plus de deux ans. Sur plus de 1 000 enfants dépistés, 13 d'entre eux ont un taux de plomb supérieur à la normale pour le corps humain, mais la source de la contamination serait indépendante de l'incendie, selon le rapport.
L’incendie de Notre-Dame de Paris n’a pas provoqué d’exposition particulière au plomb. C’est ce qu’affirme un rapport publié ce mardi 20 juillet par Santé Publique France. Malgré « une large pollution environnementale au plomb à la suite de la combustion de la toiture et de la flèche », les riverains de l’édifice peuvent être rassurés, selon ce rapport. Le parvis de la cathédrale avait d'ailleurs été provisoirement fermé pour des soupçons de pollution.
13 cas de contamination
Plusieurs particuliers, l’association Henri Pézerat et la CGT-Paris avaient déposé une plainte contre X, le 5 juillet dernier. Ils dénonçaient des zones d’ombre autour d’une exposition au plomb liée à l’incendie qui a ravagé la cathédrale, il y a maintenant plus de deux ans. Depuis, 1 222 enfants ont été dépistés dans les Ier, IVe, Ve, VIe et VIIe arrondissements de Paris. Au total, ils sont 13 à présenter un seuil de plomb supérieur à la normale pour le corps humain.
Olivier Hilaire est père de deux enfants qui étaient scolarisés à proximité de Notre-Dame. Il remet en cause les relevés effectués et pense que les chiffres réels sont plus élevés : "On omet de rappeler que les plombémies ont été faites sur la base du volontariat, ce sont les parents qui les ont fait faire. On n'a pas fait un bilan systématique de tous les enfants qui ont été hypothétiquement exposés au plomb dans ces arrondissements. Pour l'ancienne école de mes enfants, on nous a dit pendant des mois qu'il n'y avait pas de problème, qu'il n'y avait pas de pollution au plomb. Et puis on a forcé jusqu à ce qu'un diagnostic soit réalisé, qui démontre qu'il y avait deux salles de classe largement au-dessus des seuils autorisés. Donc ces salles ont fermé, et on est dans un rapport scientifique qui n'en est pas un."
Du plâtre, un coup de serpillière, et c'est tout
Mais Santé Publique France est catégorique : la contamination chez ces enfants est liée à une source indépendante. Ainsi, le rapport indique que « les sources de plomb identifiées sont celles retrouvées habituellement dans l’habitat ancien parisien avec une fréquence élevée de revêtements en plomb laminé sur les balcons ou terrasses des logements. Les différentes sources d’exposition au plomb ont été détectées dans le logement de douze enfants, à l’école pour deux enfants et sur la voirie pour un enfant ».
Un constat que ne partage pas Olivier Hilaire, bien qu'il sache que de nombreux bâtiments anciens sont concernés par cette pollution au plomb. Il a quitté Paris en décembre 2019, et la situation sanitaire autour de Notre-Dame a accéléré les choses : "Disons que ça a précipité ce départ, notamment parce que les affaires scolaires de Paris ont géré la situation de façon désastreuse. Il n'y a pas eu de diagnostic avant l'été 2019, on nous a répondu qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. Mais nous, ce qu'on voulait, c'était des résultats scientifiques. On a dû attendre donc le mois de septembre, deux salles de classe ont dû fermer, dont la bibliothèque, et les seules choses faites, ça a été de visser du placoplatre contre les murs de la bibliothèque, un petit coup d'éponge et de serpillière dans l'autre salle de classe. À partir de là, je ne me voyais pas scolariser à nouveau mes enfants dans cette école."
Olivier Hilaire et les associations plaignantes attendent un avis favorable concernant leur dépôt de plainte et l'action en justice. Un combat qui risque d’être mené sur plusieurs années, avec une demande d’une véritable enquête à grande échelle.