Hauts-de-Seine : le maire de Colombes condamné pour avoir comparé la police à celle de Vichy
Publié : 6 juillet 2021 à 12h50 par Iris Mazzacurati
Patrick Chaimovitch, maire EELV de Colombes dans les Hauts-de-Seine, a été condamné mardi à une amende de 3 000 euros pour avoir comparé le "zèle" des policiers et gendarmes qui "traquent les migrants" à celui de "leurs ancêtres" ayant "mis en -uvre la rafle du Vel d'Hiv".
Lors d'une cérémonie de commémoration de la rafle à Colombes le 19 juillet 2020, l'élu de 64 ans avait déclaré : "Les policiers français, les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d'Hiv et d'autres rafles après et ailleurs sont les ancêtres de ceux qui aujourd'hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé des "propos scandaleux et insupportables" et porté plainte pour injure publique envers la police et la gendarmerie nationales.
A l'audience en mai, le ministère public avait requis une amende de 3 000 euros contre l'élu, estimant qu'avec ces propos, "on traite les policiers français, en comparant leur corps sous Pétain et leur corps actuel, de fils de collabos".
Une phrase « mal perçue »
"Quand on est dans un discours, il faut résumer. J'ai eu tendance à ramasser un certain nombre de propos", avait expliqué Patrick Chaimovitch à la barre, ajoutant "comprendre que la phrase soit ambiguë et ait pu être mal perçue".
Les 16 et 17 juillet 1942, quelque 13 000 juifs ont été arrêtés à leur domicile par des policiers et gendarmes français avant d'être rassemblés au Vélodrome d'Hiver pour être envoyés en camp de concentration, d'où beaucoup ne sont jamais revenus.
Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac avait été le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans les déportations de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
(Avec AFP)