Dans les Yvelines, l’extension du zoo de Thoiry inquiète les riverains
Publié : 8 juillet 2021 à 7h00 par Jérome Pasanau
Un projet d'extension du zoo de Thoiry est dans les cartons. 400 000 mètres cubes sur 5 ha et des buttes de 15m de haut, issues des déblais du Grand Paris. Tout cela inquiète les riverains.
Le projet du Grand Paris Express prévoit d’extraire 45 millions de tonnes de terres et de déblais sur toute la durée des travaux, l’équivalent de 9 000 piscines olympiques. La société du Grand Paris a promis de revaloriser 70 % des déchets de chantier.
Parmi ces déblais revalorisés, 400 000 m3 seront versés sur une parcelle de 5 ha, dans un projet d’extension du zoo de Thoiry. Une création de buttes, de 15 m de haut, qui va durer 3 ans, inquiète cinq associations écologiques du département et les riverains.
Une contestation de ce projet qui s’effectue aussi sur le terrain juridique. Ce chantier, est considéré de manière administrative comme un permis d’aménager, qui demande seulement l’accord des maires de la commune de Thoiry et d’Autouillet pour commencer le chantier. Philippe Heurtevent, président de l’association Sauvons les Yvelines estime que dans ce cas précis, il faut lancer une procédure qui demande l’accord préalable des habitants du village, une étude d’impact sur l’environnement et une enquête publique de 30 jours. « Nous voulons que la loi soit respectée. Dans ce cas précis, il faut faire une ISDI (installation de stockage de déchets inertes) pour vérifier la terre » insiste Philippe Heurtevent.
Pour Colomba de La Panouse, directrice scientifique du groupe Thoiry, la procédure d’ISDI serait une contrainte de plus non demandée par la loi. « On nous demande de faire plus que la loi. On respecte la loi, on n’est pas obligé de faire cette procédure. C’est une perte de temps et d’argent en plus » estime-t-elle. « Ces buttes seront aux normes et on fera les contrôles demandés. »
Pour elle, ce projet est nécessaire pour l’extension du zoo : « Il va permettre d’agrandir nos enclos et d’héberger des chevaux de Przewalski et des bisons d’Europe, deux espèces protégées. » Depuis 2004, 26 bisons d’Europe sont nés à Thoiry et 15 ont été réintroduits en milieu naturel. Quant aux inquiétudes sur la provenance de la terre qui servira pour construire les collines, Colomba de La Panouse les balaie d’un revers de main. « Quel est l’intérêt pour le zoo de ramener sur son terrain des terres polluées ? »
Un avis pas partagé par tous, plus de 100 citoyens ont émis une observation défavorable via participation électronique.