Attentat manqué près de Notre-Dame : 30 ans de réclusion requis en appel

Publié : 4 juin 2021 à 13h14 par Iris Mazzacurati

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Inès Madani avait déjà été condamnée en 2019 à trente ans de réclusion, mais sans période de sûreté,
Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

30 ans de réclusion criminelle ont été requis à l'encontre d'Inès Madani, jugée en appel, près de cinq ans après un attentat manqué aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame.

Devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'avocat général a sollicité la confirmation de la peine infligée en première instance pour cette tentative d'"attentat de masse", mais demandé qu'elle soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Inès Madani avait été condamnée en octobre 2019 à trente ans de réclusion, mais la cour d'assises n'avait pas prononcé de période de sûreté, notamment en raison de son jeune âge, 19 ans, au moment des faits.

La jeune jihadiste, aujourd'hui âgée de 24 ans, avait fait appel, estimant cette peine excessive. "Il me semble totalement inconcevable qu'elle puisse être condamnée à moins de trente ans de réclusion criminelle", a lancé le représentant de l'accusation, estimant que plus d'un an et demi après son premier procès, elle restait "loin d'une déradicalisation".

Une explosion meurtrière évitée de peu

Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, Inès Madani et une autre jihadiste, Ornella Gilligmann - condamnée définitivement à 25 ans de réclusion - avaient garé une voiture contenant six bonbonnes de gaz devant la terrasse bondée d'un restaurant près de Notre-Dame de Paris, et avaient essayé de l'incendier avec du gasoil.

Seul ce mauvais choix de ce carburant, difficilement inflammable, a permis d'éviter une explosion meurtrière.

"L'objectif était évidemment de faucher le plus de vies possible, de faire un carnage", comme l'a reconnu Inès Madani lors des débats, a souligné l'avocat général.

Après l'échec de cet attentat, la "détermination" d'Inès Madani, qui adhérait "totalement" et "depuis plus de deux ans" à l'idéologie du groupe Etat islamique, est restée "sans faille" jusqu'à son arrestation le 8 septembre 2016 à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), un couteau à la main, a-t-il poursuivi.

L'accusation a également demandé qu'elle soit condamnée pour la tentative d'assassinat sur un policier et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

La défense plaidera dans l'après-midi. Verdict attendu lundi prochain.





(Avec AFP)