« Kohlantess » : la vidéo finalement supprimée par la production

C’est l’un grands faits d’actualité de la rentrée. Depuis plusieurs jours, la prison de Fresnes fait l’objet d’une vive polémique après la publication d’une vidéo où des détenus, des surveillants et des habitants de la commune s’affrontent dans des épreuves inspirées de Koh Lanta. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, nombreuses sont les personnes à s’indigner d’un tel événement. La production du jeu, de son côté, affirmait ne pas vouloir choquer avec un événement au profit d’associations caritatives et avoir décidé de supprimer la vidéo.

Et pour cause, ce lundi 22 août, nos confrères de L’Opinion révélaient que deux des détenus ayant participé aux jeux étaient condamnés, respectivement, pour viol et pour meurtre. Des condamnations très lourdes, dénoncées par la production de « Kohlantess » dans un communiqué : « La confiance que nous avons accordée au centre pénitentiaire de Fresnes ainsi qu’au ministère de la Justice a été rompue. » indiquent-ils. Avant d’ajouter : « En effet, nous avons appris qu’un des détenus participant à une épreuve possédait un casier judiciaire lourd. Nous avons pourtant stipulé à plusieurs reprises nos conditions, à sa voir : aucune peine résultant d’une atteinte à l’intégrité physique et/ou morale d’une personne ».

« Dans les prisons françaises, le scandale est ailleurs »

Dans ce même communiqué, la production de « Kohlantess » annonce donc avoir décidé de supprimer la vidéo du jeu « par respect pour les victimes ». « Ce type de profil va à l’encontre des valeurs que nous prônons, que nous défendons avec force au quotidien et que nous nous efforçons de faire passer tant à travers notre engagement pédagogique que nos vidéos » précisent-ils.

Parmi les raisons d’une telle polémique autour de « Kohlantess », il y a aussi le fameux « argent du contribuable ». Nombreux sont ceux, sur les réseaux sociaux, qui dénoncent l’organisation de ce type d’activités dans des établissements pénitentiaires. Des critiques vivement dénoncées, sur Voltage, par Dominique Simonnot. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté s’explique : « Les activités, ça fait absolument partie de la mission de réinsertion de la prison. Je connais plein de gens qui font des ateliers d’écriture, de théâtre, bénévolement. Cet événement a été entièrement financé par la production, et on est en train de faire un scandale à cause de deux minutes de karting, alors que dans les prisons françaises, le scandale est ailleurs ». De son côté, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a demandé l’ouverture d’une enquête.

Écoutez l'interview de Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté