Inflation et shrinkflation : 1 Français sur 2 admet avoir réduit les portions

Publié : 25 mars 2024 à 10h50 par Estelle Lafont

Inflation et shrinkflation : 1 français sur 2 admet avoir réduit les portions
Les français se privent de certains aliments voire de certains repas
Crédit : Pexels - Kampus production

Oui, l’inflation alimentaire recule depuis l’été dernier, mais de nombreux français continuent de se restreindre. Une étude montre que la moitié d’entre eux se prive.

L’inflation ça nous connait, avec un pic à presque 16% l’an dernier dans nos rayons. Il a fallu parfois revoir nos priorités, et même si elle recule, l’inflation est toujours là et rend le panier de courses plus léger.
La « shrinkflation » elle, plus discrète avant, est devenue stratégie récurrente des marques. Le terme ne vous dit peut-être rien mais la pratique vous a forcément sauté aux yeux au moins une fois depuis 1 ou 2 ans. Vous payez votre tablette de chocolat comme d’habitude, et d’après vos calculs avec 2 carrés chaque matin elle devrait vous tenir 5 jours. Et pourtant un vendredi matin, il ne reste qu’un carré… ça ne peut pas être le chat, ni une souris voleuse.
La réponse est facile : shrinkflation. « Shrink » signifie rétrécir en anglais, et là tout s’éclaire, vous avez la sensation de vous être fait avoir, « c’est un mensonge déguisé ! les industriels communiquent sur le fait qu’ils ne bougent pas les prix dans l’intérêt du consommateur. Ils ne parlent pas de leur stratégie pour réduire les quantités » peste Glawdys interrogée par Le Parisien.

Chips, charcuterie, boissons, fromage rapé, de nombreux produits sont concernés et même si parfois sur un produit de 100 grammes, la marque passe à 90 grammes, un tout petit rien, cet écart de quantité permet aux industriels de conserver leur marge, au détriment du consommateur en bout de chaîne.

82 % des sondés réduisent ou suppriment des produits, voire des repas.

D’après le sondage Ifop réalisé il y a un an pour « la table des chefs » les chiffres évoquaient déjà un changement d’habitudes chez le panel de sondés (échantillon d’environ 1000 personnes gagnant le smic ou moins par mois).
8 personnes sur 10 avaient vu leur budget « courses » augmenter et 65% d’entre eux avaient déclaré appliquer une méthode pour économiser (réduire ses loisirs, plus de restaurant, privilégier les enseignes discount…) et là, coup de massue.

Un complément d’étude, réalisé entre le 30 janvier et le 2 février a mis en lumière une donnée non-négligeable : sur 900 personnes cette fois-ci, toujours sur une base de SMIC ou moins pour les revenus mensuels, 82% de cet échantillon a modifié de manière durable son rapport à la consommation pour un quotidien moins onéreux.

En première place des aliments qui disparaissent progressivement des paniers : la viande.
Le bœuf en premier, suivi du porc et ensuite du poulet, les français s’en privent de plus en plus, au même titre que certains repas, 42% du panel admet avoir supprimé le petit-déjeuner ou le goûter.

Recul d’inflation ne veut pas dire qu’elle n’existe plus, et avec le phénomène de shrinkflation, le budget, pourtant évalué à 310 euros mensuels en mars dernier est passé à 345 euros en 2024, de quoi vraiment faire réfléchir sur la composition de son caddy. Foodwatch France, qui avait étudié ce phénomène l’an dernier a malheureusement déploré que la pratique de la shrinkflation était légale et de surcroît pas nouvelle.

Si ces habitudes qui ne sont pas vraiment un choix finissent par s’ancrer dans le quotidien des ménages, une nouvelle question va se poser : l’impact sur la santé.
La réduction de certains apports fournis par des aliments essentiels comme les fruits et légumes pourrait s’avérer problématique pour la santé des français, petits et grands.
Hypertension, troubles digestifs, diabète, la liste est longue.