Île-de-France Mobilités ne peut plus financer la RATP et la SNCF

Publié : 15 septembre 2021 à 12h52 par Lucas Pierre

Île-de-France Mobilités pourrait ne plus financer la RATP et la SNCF
IDFM avait déjà suspendu son aide en septembre 2020.
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La RATP et la SNCF pourraient ne plus recevoir l’aide financière apportée par Île-de-France Mobilités (IDFM). L’autorité régionale des transports réclame une aide de l’Etat à hauteur d’1,3 milliard d’euros pour compenser les pertes liées à la crise sanitaire de la Covid-19. IDFM avait déjà suspendu cette aide en septembre 2020.

Île-de-France Mobilités a de nouveau demandé mardi à l'Etat une subvention de 1,3 milliard d'euros pour compenser les pertes liées cette année à la pandémie de Covid-19, menaçant de suspendre "tout ou partie" de ses versements à la RATP et la SNCF. "Il ne peut pas y avoir de sortie de la crise Covid en Île-de-France sans compensation des pertes financières sur les transports en commun, comme cela s'est fait partout ailleurs dans le monde", a déclaré la présidente de l'autorité régionale des transports Valérie Pécresse, citée dans un communiqué.  

"Sans soutien aux transports en commun, le plan de relance France 2030 est déjà mal engagé", a persiflé l'élue (Libres!), également présidente de la région Île-de-France et candidate à l'investiture de la droite à la présidentielle. "Sans l'engagement du soutien financier de l'Etat, Île-de-France Mobilités sera dans l'obligation de suspendre tout ou partie de ses paiements aux groupes publics RATP et SNCF dès la fin du mois de septembre 2021", a menacé l'institution, notant que le niveau de fréquentation atteint actuellement 70% de son niveau de 2019, pour un niveau d'offre de transports "quasiment égal". IDFM verse 400 millions d'euros par mois à la RATP et 300 millions par mois à la SNCF, selon le communiqué.

Le financement déjà suspendu en 2020

L'autorité régionale s'appuie sur "la clause de revoyure" contenue dans le protocole signé avec l'Etat en septembre 2020, après avoir déjà suspendu ses paiements aux deux opérateurs publics. Celui-ci prévoit en effet une "réévaluation de la situation en cas de nouvelles pertes de ressources imputables à la situation sanitaire". Or, IDFM prévoit pour l'année en cours des pertes de l'ordre de 1,3 milliard d'euros correspondant – pour environ un milliard – au recul des recettes tarifaires et – pour environ 300 millions d'euros – à celui des versements mobilité, la taxe payée par les entreprises. 

Pour les pertes de 2020, IDFM avait obtenu de l'Etat 1,45 milliard d'euros d'avance remboursable et 150 millions de subvention.

(Avec AFP)