Deuxième nuit d’émeutes et de pillages en Île-de-France après la mort de Nahel

29 juin 2023 à 7h20 par Michaël Livret

Deuxième nuit d’émeutes et de pillages en Île-de-France après la mort de Nahel
Nouvelle nuit de violences en Île-de-France après la mort de Nahel à Nanterre
Crédit : @AlertesInfos

Malgré la mobilisation de 2.000 gendarmes et policiers, ainsi que de drones, les dégâts sont considérables. Si le début de soirée était plutôt calme et incitait les autorités à l’optimisme, vers 23H la situation a dégénéré.

L’appel au calme lancé par les autorités n’a pas été entendu. En réaction à la mort de Nahel tué lors d’un contrôle de police mardi 27 juin à Nanterre, encore de vives tensions mercredi soir en région parisienne. A 2H du matin, 35 interpellations pour des heurts avec la police avaient eu lieu en Île-de-France, selon la préfecture de police de Paris.

Un tramway et des bus incendiés

À Nanterre, d’où était originaire Nahel, et épicentre de la colère des jeunes, de nombreux véhicules ont été incendiés, comme la veille.

Un centre Enedis était en feu en fin de nuit, selon des images sur les réseaux sociaux. Face à un risque d'explosion, les pompiers ont été dépêchés sur place pour évacuer les habitants du secteur.

Armé d’un fusil à pompe, il détruit les caméras de vidéosurveillance !

À Clamart, c’est un tramway de la ligne T6 qui a été incendié à l’arrêt Georges-Pompidou, au cœur du quartier du Pavé-Blanc, à la frontière avec Meudon-la-Forêt. À Clichy-la-Garenne, une foreuse et un chariot élévateur ont été incendiés, provoquant une explosion qui a réveillé les habitants.

À Grigny et Brunoy (Essonne) ou au Blanc Mesnil (Seine-Saint-Denis), des bus ont été brûlés, obligeant plusieurs opérateurs (RATP, Transdev) à dévier plusieurs lignes de transports en commun. À Vigneux sur Seine, un individu armé d’un fusil à pompe a détruit des caméras de vidéosurveillance. Un incendie s'est aussi déclaré dans la mairie annexe d'Évry-Courcouronnes. Le bâtiment était désaffecté, des détritus ont pris feu.

La gare de Garge-Sarcelles et la mairie (Val-d’Oise) ont été incendiés. A Bezons, l’école primaire Angela-Davis a été détruite par les flammes.

La prison de Fresnes attaquée par des émeutiers

Gennevilliers, Meudon (Hauts-de-Seine), Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne)… Plusieurs commissariats de région parisienne ont été pris pour cible. À Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), ce sont les locaux de la police municipale qui ont été incendiés. Toute la flotte de véhicules, sept au total, a brulé. Des déaprts de feu ont aussi été signalé à la mairie et à la médiathèque de la commune a précisé la municipalité.

35 personnes avaient été interpellées en Île-de-France, indiquait la préfecture de police.

Des scènes d’émeutes et de pillages ont été rapportées toute la nuit dans plusieurs communes de la région parisienne, notamment dans le centre-ville d’Argenteuil (Val-d’Oise) où des individus cagoulés s’en sont pris aux commerces.

En marge une tentative pour faire évader des détenus de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a eu lieu cette nuit. En pleine violence urbaine, des individus en ont profité pour attaquer l’un des accès à la prison du Val de Marne avec des mortiers d’artifice avant de tenter de s’introduire dans le centre pénitentiaire. Le RAID a été dépêché sur place.

La garde à vue du policier prolongée, son domicile sous protection

Les forces de l’ordre avaient été autorisées à utiliser des drones pour surveiller et maintenir l’ordre public à Nanterre, Aulnay-sous-Bois et Villeneuve La Garenne, selon la PP.

La garde à vue du policier auteur du coup de feu mortel a été prolongée. L’ouverture d'une information judiciaire est envisagée, a indiqué le parquet dans un communiqué hier en fin de journée. Dans ses premières déclarations, l’agent de 38 ans maintient la légitime défense pour justifier son tir.

Une marche blanche pour Nahel ce jeudi

Son domicile fait l'objet de mesures de surveillance, selon les autorités locales de son lieu de résidence, après la diffusion de menaces anonymes sur les réseaux sociaux.

Mercredi soir lors d’une manifestation à Paris, place de la République, pour protester contre la dissolution des Soulèvements la Terre : les manifestants ont scandé «pas de Justice, pas de paix!» en soutien à Nahel.

La famille de la victime appelle à une marche blanche de révolte, ce jeudi 28 juin, à partir de 14H, devant la préfecture des Hauts-de-Seine Nanterre, non loin des lieux ou Nahel a perdu la vie.