Comment prendre en charge les enfants témoins de féminicides ?
Publié : 17 mars 2022 à 15h02 par Lucas Pierre avec AFP
Le secrétaire d’État à l’Enfance présente ce jeudi, à Bordeaux, un nouveau dispositif pour prendre en charge les enfants témoins de féminicide. Dispositif déjà expérimenté depuis 2016 en Seine-Saint-Denis, dont les résultats sont « probants » selon le cabinet de M. Taquet alors que, au cours de l’année 2020, « plus de 80 enfants sont devenus orphelins d’un ou de leurs deux parents et ont été témoins de faits traumatisants.
Le gouvernement va envoyer d'ici un mois un nouveau protocole aux Agences régionales de santé (ARS). Ce dispositif, qui consiste en un parcours de soins pour les enfants témoins de féminicides, était expérimenté depuis 2016 en Seine-Saint-Denis, et a donné des « résultats probants », selon le cabinet d’Adrien Taquet, secrétaire d’État à l’Enfance. Alors que chaque année en France plus d'une centaine de femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, « plus de 80 enfants en 2020 sont devenus orphelins d'un ou de leurs deux parents et ont été témoins de faits traumatisants », selon le secrétariat d'Etat à l’Enfance. Ce nouveau parcours de soin, présenté à Bordeaux ce jeudi par le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, permet ainsi la prise en charge immédiate de l'enfant à l'hôpital pendant une durée maximale de 8 jours.
Une prise en charge pas formalisée jusqu’ici
Le procureur de la République prendra une ordonnance de placement provisoire et l'enfant sera orienté vers un service de pédiatrie de l'hôpital, a indiqué le cabinet. Les forces de l'ordre seront chargées de constituer pour lui un trousseau, une liste d'affaires à prendre pour son séjour à l’hôpital. Le Samu ou les pompiers l'amèneront immédiatement à l'hôpital où il sera pris en charge en priorité par les services de pédiatrie. Un bilan somatique et pédopsychiatrique sera établi dans les 72 heures, avec le soutien du centre régional de psychotrauma pour évaluer son besoin de soins.
Ce protocole prévoit un accompagnant pour s'occuper de lui, en renfort du service de pédiatrie. Pendant son séjour, les pouvoirs publics se réuniront pour évaluer son environnement et faire des propositions à la justice pour son hébergement et sa prise en charge. « Ces enfants souffrent d'un double traumatisme : ils voient une figure d'attachement, leur mère, tuée par leur père, autre figure d'attachement. Ils perdent les deux », explique-t-on au cabinet de M. Taquet. Jusqu'à présent, leur prise en charge n'était pas formalisée ou unifiée sur tout le territoire, chaque juridiction décidait au cas par cas.