À Paris, une centaine de personnes se mobilisent pour les droits des filles

Publié : 11 octobre 2022 à 18h28 par Mathieu Message

« On n'a pas dit oui ! » , slogan affiché ce mardi 11 octobre devant l’Hôtel de Ville de Paris.

Crédit : Mathieu MESSAGE

Une manifestation a été organisée à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Filles, ce mardi 11 octobre à 13 heures, devant l’Hôtel de Ville de Paris. Une action menée avec l'ONG Plan International, à l’initiative de la création de cette journée auprès de l’ONU.

Une manifestation a été organisée ce mardi 11 octobre à 13 heures, devant l’Hôtel de Ville de Paris à l'occasion de la 10e édition de la Journée Internationale des Droits des Filles. Le but était de mener une véritable action publique pour dire « non » aux violences et exiger le respect du consentement dans le monde. Plan International a présenté un plaidoyer signé par les personnalités présentes, dont l'actrice Julie Gayet, nouvelle ambassadrice de l'ONG.

"On n'est pas juste là pour tenir une pancarte !"

« On n'a pas dit oui ! » : c’était le slogan affiché sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Filles. Une action pour dire « non » aux violences et exiger le respect du consentement dans le monde.

À cette occasion, de nombreuses prises de parole : l'ambassadrice de Plan International Julie Gayet, des élues de la mairie de Paris, de jeunes militantes venues du Bangladesh, de la Zambie, du Togo, et la participation des élèves du collège Hector Berlioz, situé dans le 18e arrondissement.

Parmi eux, Lara, 13 ans, qui sait déjà que son engagement est important malgré son jeune âge : "Comme ça a été dit plusieurs fois pendant la manifestation, ces situations commencent lorsqu'on est très jeunes. En France, on sait ce qu'est le consentement, on sait comment faire pour refuser, donc je me rends compte de la chance que j'ai d'être en France. Savoir qu'on peut en parler sous forme de débat, que ce soit avec mes amis ou avec des gens de la classe, ou juste pouvoir sensibiliser des gens qui passent sur cette place, je trouve ça vraiment très bien."

Même son de cloche pour sa copine de 4ème, Héléna : "Quand on fait ce genre de choses, ça nous sensibilise nous aussi... On ne se dit pas juste « Ah oui, tiens, juste, je vais tenir une pancarte et puis voilà... », on voit tout ce qu'il y a derrière et on arrive à comprendre les enjeux."

Lara et Héléna, 13 ans, élèves au collège Hector Berlioz.

Crédit : Mathieu MESSAGE

Prendre la parole à Paris pour toutes les femmes du monde

L’âge ne semble pas un frein pour certains, donc rappelons quelques chiffre : en France, 82% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement dans l’espace public, alors qu’elles n’avaient pas encore 18 ans, 58 % des filles de 15 à 25 ans ont déjà été victimes de harcèlement en ligne sur les réseaux sociaux. Dans le monde, 12 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année, souvent à des hommes bien plus âgés qu’elles.

Aujourd’hui encore, être une fille n’offre pas les mêmes opportunités ni les mêmes perspectives de vie que celles d’un garçon : inégalités, exclusions, violences... La liste est longue. Une situation qu'a voulu dénoncer Dorcas, une jeune Togolaise de 21 ans : "Il faut profiter d'être à Paris pour défendre le droit de femmes qui n'ont pas les mêmes libertés ailleurs dans le monde. Elles ont le droit de dire « non » à toutes les injustices qu'elles subissent. Le but serait de collaborer internationalement, avec des conventions qui soient signées par tous les pays. Aujourd'hui, il y a des Iraniennes qui se battent pour leurs libertés et c'était important d'avoir un mot de soutien aussi pour elles."

Dorcas (à droite) devant le plaidoyer signé par les personnalités présentes durant la manifestation.

Crédit : Mathieu MESSAGE

Julie Gayet, ambassadrice de Plan International France, souhaite mettre en place un programme ambitieux d'éducation complète à la sexualité et contre le sexisme. Parmi les objectifs liés à cette action devant l'Hôtel de ville, cesser l'invisibilisation de cette Journée Internationale du Droit des Filles, souvent oubliée parmi les rendez-vous d'actualité.