« Réinventer la nuit » : faire la fête c’est cool. De façon safe, c'est mieux !
Publié : 8 mars 2024 à 16h02 par Rubens Constantino
67% des femmes DJ se sentent obligées d'avoir un physique avantageux pour leur carrière
Crédit : Pexels / Wendy Wei
De la drague un peu lourde aux attouchements non-voulus, sortir en boite de nuit peut parfois virer au cauchemar pour les femmes, y compris pour les artistes féminines qui s’y produisent. L’association Consentis a lancé un manifeste en 2023 intitulé « réinventer la nuit ». Interview
Faire la fête c’est cool. De façon safe c’est mieux, ça pourrait être le mantra de l’association Consentis dont Domitille Raveau est la co-fondatrice. On l’a interviewé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ce 8 mars. L’association est engagée dans la lutte contre les violences et harcèlements présents dans les milieux festifs. Domitille Raveau, également psychologue sociale, nous explique que le but de l’organisation est « de sensibiliser le public aux questions de consentement sexuel » en allant à leur encontre « directement en boîte de nuit ou lors de festivals ».
Prévenir et agir contre les violences
Pour assurer la « bienveillance et le respect » sur le dancefloor, Consentis propose un ensemble de ressources à destination des établissements de la nuit. Ces documents contiennent des « briefs par métier » pour accompagner les personnels de bar, les agents d’accueil et autres acteurs de la nuit à assurer un environnement sain pour les artistes qui se produisent en discothèque et le public. Deux autres volets s’y greffent, avec une charte de bienveillance à destination du public, ainsi qu’un protocole de sûreté sur l’accueil des artistes.
« Réinventer la nuit »
En 2023, en réaction au scandale provoqué par les déclarations de Paloma Colombe, femme DJ à Paris qui a fait face aux remarques sexistes incessantes d’un groupe d’hommes à son encontre, Consentis sort un manifeste intitulé « Réinventer la nuit ». Il est à l’initiative de plusieurs Djettes, dont Paloma Colombe.Le document appelle les artistes et autres associations de lutte contre les violences en milieu festif à « le signer et passer à l’action ». C’est aussi un constat qui a mené à la création du projet, « 82% des artistes femmes et non binaires déclarent avoir rencontré des discriminations liées à leur genre » et « 67% des femmes DJ se sentent obligées, pour leur carrière, d’avoir un physique avantageux.». C’est le cas de seulement 14% des hommes interrogés selon les Études de Technopol x Act Right (2023), International Music Summit (2023) et FACTS de female :pressure (2022). L’équipe s’est donné un an « pour impulser ce changement », un premier bilan des avancées de ce mouvement sera réalisé le 17 octobre 2024. Toutes les informations et ressources mises à disposition par Consentis sont disponibles sur leur site officiel. Vous pouvez également vous procurer des kits de prévention prévus pour les établissements de la nuit et le public.