Présidentielle : Christiane Taubira "envisage" d'être candidate
Publié : 17 décembre 2021 à 12h02 par Iris Mazzacurati
Christiane Taubira
Crédit : JOEL SAGET / AFP
L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira a déclaré vendredi "envisager" sa candidature à la présidentielle de 2022, "donnant rendez-vous à la mi-janvier", dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
La vidéo de Christiane Taubira a été publiée ce vendredi à 11h sur ses réseaux sociaux, précédée de la phrase "Ce qui compte, c’est vous" :
"J'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle de la République française", a-t-elle affirmé, face à "l'impasse" qu'elle "constate" à gauche, assurant toutefois qu'elle "ne sera pas une candidate de plus" et "mettra toutes ses forces dans les dernières chances de l'union".
Christiane Taubira fait office d'électron libre à gauche avec un parcours et une personnalité à part qui la rendent très populaire.
A 69 ans, le regard perçant, sanglée dans ses tailleurs pantalons, tressée de près, elle a toujours cultivé le "mystère", entre prises de parole remarquées et un certain mutisme, à l'image de cette vidéo.
Déjà candidate en 2002
Née à Cayenne le 2 février 1952 dans une famille modeste, diplômée en sciences économiques, en agro-alimentaire, en sociologie et en ethnologie afro-américaine, elle grandit en Guyane dans une famille de onze enfants.
Sympathisante des thèses indépendantistes dans sa jeunesse, elle fait ses débuts en politique en remportant en 1993 les législatives avec son mouvement le Walwari (divers gauche), créé avec son mari Roland Delannon, dont elle aura quatre enfants et dont elle a divorcé. Elle est également députée européenne de 1994 à 1999.
Son nom reste depuis associé à une loi votée en 2001 qui reconnaît la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité.
L'année suivante, elle se présente à la présidentielle, sous les couleurs du Parti radical de gauche (PRG). Elle ne recueille que 2,32% des voix et se voit accusée d'avoir contribué à la chute du candidat socialiste Lionel Jospin.
En 2012, au lendemain de la victoire de François Hollande, elle intègre le gouvernement "Ayrault I" comme ministre de la Justice.
Les Français la découvrent quelques mois plus tard défendant sans relâche le projet de loi de "mariage pour tous" face à l'opposition féroce de la droite. La loi est adoptée en avril 2013.
Fin septembre, elle avait refusé d'appeler à la vaccination contre le Covid en Guyane, provoquant un tollé, le ministre de la Santé Olivier Véran évoquant même la "lâcheté" de l'ancienne députée.
Depuis, son nom circulait pour se lancer dans la Primaire populaire, qui vise à désigner fin janvier 2022 un candidat unique à la gauche pour la présidentielle d'avril. Son entourage proche confirmait, lui, qu'elle "réfléchissait".
Reste désormais à dévoiler ses intentions exactes alors que la gauche semble irrémédiablement divisée, quelques jours après le refus de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon de participer à une primaire, désormais poussée aussi par Anne Hidalgo.
(Avec AFP)