Pour ou contre : le prolongement de la ligne 1 du métro fait débat dans le bois de Vincennes

Publié : 1er mars 2022 à 11h21 par Michaël Livret avec AFP

illustration - bois

Crédit : pixabay

Entre les défenseurs des arbres centenaires du bois de Vincennes et les partisans des transports en commun : le torchon brûle.

Des réunions publiques bondées et houleuses, un pèlerinage funèbre en forêt : le débat autour du prolongement de la ligne 1 du métro agite l'Est parisien. Samedi 26 février, quelques 200 manifestants ont déambulé pancartes en main dans les allées du bois de Vincennes pour se recueillir au pied de vieux chênes pédonculés. Leurs vénérables troncs sont ceints d'un ruban de crêpe noir, en signe de deuil.


Sous cette portion du bois devrait passer, à horizon 2035, une nouvelle section du métro.


Les autorités souhaitent prolonger la ligne 1, dont le terminus actuel est au château de Vincennes, de 5 kilomètres et trois stations vers l’Est de l’Île-de-France. Ces travaux nécessitent l'abattage d'arbres sur un petit segment du bois de Vincennes, à la lisière nord de ce poumon vert classé.


Même si d'autres essences seront replantées ultérieurement, ce point cristallise l'opposition au projet, pour lequel l'enquête publique ouverte fin janvier s'achève mercredi 2 mars.


La pétition anti-travaux a recueilli 65.000 signatures


 

Cette forêt, Cécile Toison la connaît bien. Elle l’emprunte matin et soir entre son domicile et l’hôpital où elle travaille. En chemin, "je croise le fameux renard, le fameux hérisson, le fameux écureuil. De quel droit aujourd'hui se permet-on encore d'avoir cette suprématie sur le monde animal ?" s'inquiète auprès l'AFP cette infirmière puéricultrice de 46 ans, venue manifester contre le chantier prévu. Mais dans ce dossier, aucun des deux camps n'a le monopole de l'écologie.


Du côté des défenseurs de l'extension de la plus ancienne ligne de métro de France, inaugurée en 1900, on rappelle qu'elle doit désenclaver plusieurs quartiers de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et réduire ainsi le bilan carbone de leurs habitants.


Comme sur les hauteurs de Montreuil où le quartier populaire de Bel Air-Grands Pêchers, marqué par un fort taux de chômage et un important programme de rénovation urbaine, bénéficiera ainsi de sa propre station. Celle-ci mettra la gare de Lyon à 15 minutes de trajet, contre 35 en moyenne avec les transports actuels.


Des travaux prévus entre 2028 et 2035…


Envisagé depuis le milieu des années 1990, ce programme s'inscrit dans une tendance plus générale d'extension en petite couronne les lignes de métro qui se sont arrêtées pendant des décennies aux portes de la capitale.


D'un coût annoncé de 1,5 milliard d'euros hors-taxes, le prolongement de la ligne 1 doit transporter 95.000 voyageurs par jour. Les travaux sont actuellement prévus pour être réalisés entre 2028 et 2035. Mais gare aux perturbations...