Pass sanitaire : la mesure controversée votée après une nuit d'âpres débats à l'Assemblée

Publié : 23 juillet 2021 à 7h55 par Iris Mazzacurati

Le taux d'incidence progresse surtout chez les 12-17 ans et les 18-29 ans, deux tranches d'âge où le

Crédit : Thomas SAMSON / AFP

Déjà partiellement en vigueur depuis mercredi, les députés ont voté en fin de nuit le controversé pass sanitaire.

Adopté par 132 voix contre 106, peu avant 0h40, l'article 1 du projet de loi gestion de la crise sanitaire étend le champ d'application de cet outil, présenté par le gouvernement comme la meilleure arme face au rebond de l'épidémie du Covid-19. Les passes d'armes entre le gouvernement et les oppositions se sont poursuivies pendant toute la soirée du jeudi 22 juillet avec comme point d'orgue une disposition permettant un licenciement pour des travailleurs d'établissement recevant du public qui refuseraient d'obtenir un pass sanitaire (parcours vaccinal complet ou test récent). Un amendement du gouvernement avec l'objectif affiché d'adoucir cette disposition-polémique n'a pas convaincu gauche et droite qui ont dénoncé une "brutalité" voire une "monstruosité". "L'esprit n'est pas de renvoyer les gens mais d’encourager à la vaccination", a justifié le ministre de la Santé Olivier Véran.


Pas de pass sanitaire pour l'ensemble des patients et visiteurs des hôpitaux et maisons de retraite


Contre l'avis de l'exécutif et dans un scrutin serré, les députés se sont opposés dans l'après-midi au pass sanitaire pour l'ensemble des patients et visiteurs dans les hôpitaux et maisons de retraite. Le groupe socialiste a également fait adopter peu avant minuit un amendement supprimant la peine sanctionnant l’utilisation frauduleuse du pass sanitaire de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Très pressé, le gouvernement veut faire adopter le pass sanitaire encore élargi et la vaccination obligatoire pour certaines professions d'ici à la fin du week-end après quatre jours de débat parlementaire. "Nous avons deux choix: réussir le pass, vite, très vite (...) ou nous exposer au risque de devoir reconfiner notre pays", a justifié M. Véran devant la commission des Lois du Sénat.


22 000 nouveaux cas quotidiens


"Les chiffres d'aujourd'hui ne sont pas bons", a souligné M. Véran. Près de 22 000 cas ont été recensés en 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France publiés jeudi soir, au plus haut depuis le 5 mai. Le taux d'incidence progresse surtout chez les 12-17 ans et les 18-29 ans, deux tranches d'âge où le nombre de vaccinés reste très faible. De nouvelles mesures comme le retour au masque obligatoire en extérieur ont été prises pour des communes du Var, de Meurthe-et-Moselle, de l'Hérault et de Vendée. Dans les Pyrénées-Orientales, le port du masque sera même obligatoire à partir de samedi dans les lieux assujettis à un pass sanitaire.



(Avec AFP)