Les livreurs autonomes demandent une amélioration de leurs conditions de travail
Publié : 18 juin 2021 à 9h19 par Mathieu Message
Les livreurs parisiens sont appelés à manifester ce vendredi à 15h, place de la République.
Crédit : Shopblocks
Contrôles de police, circulation parisienne difficile, plainte du voisinage, diverses agressions... Les livreurs autonomes parisiens déplorent des conditions de travail qui se dégradent de jour en jour. Ils manifestent ce vendredi à 15h, place de la République.
À Paris, le Collectif des Livreurs Autonomes de Plateformes (CLAP 75) dénonce la dégradation de leurs conditions de travail, avec des effectifs précaires ou sans papier. Un appel à manifester place de la République, ce vendredi 18 juin à 15h, a été lancé.
Travailler plus pour être payés moins
Si les livreurs à vélo sont de plus en plus nombreux dans les villes, notamment depuis les périodes de confinement, leurs conditions de travail sont de pire en pire. Beaucoup sont payés au lance-pierre et doivent enchaîner les courses à des horaires très tardifs.
Vendredi 18 juin15h - ParisPlace de la République pic.twitter.com/eywYuz3jdl
— CLAP (@_CLAP75) June 17, 2021
Édouard Bernasse, livreur et membre du collectif CLAP, se bat pour les droits des livreurs auto-entrepreneurs : "J'ai commencé, j'étais à 7,50€ . Aujourd'hui, on a des courses qui valent en moyenne 2,60€, et en plus vous êtes auto-entrepreneur, donc vous payez vos cotisations. D'ailleurs, ça se voit, la population de livreurs a changé. Il y a beaucoup de gens qui sont malheureusement sans-papier et qui effectuent des courses en louant le compte de quelqu'un d'autre. Ils sont tellement précaires que ce sont les seuls travailleurs qui acceptent des prix de livraison extrêmement bas."
La population hostile envers les livreurs
Après plusieurs agressions de livreurs ces derniers mois, ils ont décidé de dire "stop". Les agressions de Laval et Cergy ont beaucoup touché la profession, et la plateforme Uber Eats va mettre en place un bouton "anti discrimination" sur son application, d'ici la fin de l'été.
À Paris, Édouard Bernasse constate la banalisation de ce racisme et le mépris ambiant d'une part de la population : "Le quotidien d'un livreur, ce sont des arrestations par la police, des contrôles de papiers, des plaintes de riverains pour des bruits de scooters, une circulation parisienne difficile, des agressions racistes... Je peux continuer les exemples comme ceux-là pendant longtemps. Le livreur est devenu un défouloir social, et beaucoup de monde ne voit pas où est le problème. Il y a le restaurant qui peut ne pas être sympa, le client aussi. Et puis les deux ont la possibilité de les noter, sans que tout cela soit contrôlé et analysé. Si la note est trop basse, vous pouvez être suspendu de l'application et perdre votre activité."
En plus de la manifestation, d'autres actions sont prévues pour contrer ce phénomène, notamment le boycott de certains restaurants ou des chaînes de fast-food dans lesquels certains employés ont déjà eu des comportements inappropriés.