300 employés d’une start-up apprennent leur licenciement en direct par une vidéo de 2 minutes

6 avril 2020 à 13h30 par A.L.

Photo d'illustration

Crédit : Pixabay

En pleine épidémie de Covid-19, TripActions, une start-up américaine spécialisée dans les voyages d'affaires, a dû suspendre ses activités. Sa méthode pour annoncer qu'elle se séparait de ses 300 employés a littéralement choqué. Récit.

Alors que le monde entier traverse une crise sanitaire exceptionnelle due à la propagation d'un nouveau coronavirus, certaines entreprises peinent à résister. La société TripActions, spécialisée dans la gestion de voyages pour les entreprises et les voyageurs d'affaires, fait partie de l'une d'entre elles. En effet, Ariel Cohen, le PDG de la start-up, a annoncé à une centaine de personnes leur licenciement dans une simple vidéo. Ainsi, le mardi 24 mars dernier, les salariés se sont connectés à Zoom en pensant participer à une réunion des membres du service clients de ce portail de réservations de voyages pour les professionnels, comme le relate Protocol. Malheureusement, ça a été la douche froide...



"Les gens pleuraient et paniquaient"




S'ils ont rejoint l’appel complètement détendus, ils ne s'attendaient pas à ce qui allait leur arriver. Le dirigeant s'est en effet lancé dans un discours sur l'économie et le coronavirus, avant d’annoncer une vague de licenciements. "Les gens pleuraient et paniquaient", raconte un collaborateur licencié pendant la vidéoconférence. Certains employés, qui ont rejoint les appels tardivement, ont mis un peu de temps à comprendre ce qu’il se passait et le fait qu’ils venaient de perdre leur emploi. Les administrateurs avaient ainsi coupé le son des vidéos des collaborateurs pour faire taire les cris de colère. Si l'entreprise a perdu 95% de son chiffre d’affaires ces trois dernières semaines, sa méthode employée pour licencier ses employés a provoqué un véritable tollé. 


"Le faire par vidéoconférence est probablement le moyen le plus horrible de licencier quelqu'un, car vous devez avoir le courage de regarder quelqu'un dans les yeux lorsque vous le faites. Le faire sur Zoom était vraiment, vraiment mauvais. Mais pour l'instant, nous ne pouvions pas les amener au bureau" , s'est pourtant défendu le PDG Ariel Cohen. "J'ai appelé à peu près la moitié des personnes qui ont été licenciées et je me suis juste excusé. Il n'y a pas grand-chose que vous puissiez dire, et c'est un très mauvais processus", a-t-il ajouté. Au total, un tiers des salariés a été licencié avec un dédommagement de 3 semaines de salaire et une assurance maladie valable jusqu’en juin.