Maladie, divorce, guerre... Comment en parler à nos enfants?

Publié : 25 juin 2023 à 20h30 par Guillaume Pivert

MALADIE, SÉPARATION, GUERRE... COMMENT EN PARLER À NOS ENFANTS?

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Comment parler de la maladie, du chômage, de la mort à ses enfants? La pédiatre Fabienne Kochert nous livre ses conseils.

On aimerait laisser nos enfants, jouer, s’amuser et ne se soucier de rien. Pourtant, il faut bien parfois évoquer avec eux des sujets difficiles : séparation, maladie, guerre, chômage… D’autant qu’ils comprennent vite que quelque chose ne va pas. « Ça commence très tôt, ils perçoivent beaucoup de choses et ils sont bien plus sensibles au langage émotionnel qu'au langage en lui-même », explique la pédiatre Fabienne Kochert, présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).


 


Expliquer avec des mots d’enfant


 


Évidemment, certains parents voudront préserver leur enfant. « Ça ne va pas vraiment les préparer à la vie », estime la pédiatre. Pour elle, « il vaut mieux lui dire les choses que de lui cacher». Elle cite le cas de la maladie. Dire que la grand-mère est malade, qu’elle est suivie et soignée par des médecins dans lesquels on en a confiance. « Il faut dire la réalité tout en présentant des solutions », résume Fabienne Kochert.


 


Autre sujet délicat, le décès. « Il est bon de dire à un enfant que la vie, c'est un renouvellement perpétuel, on naît, on grandit, on devient adulte et ça s'arrête un jour.  Parce que si vous faites croire à un enfant que tout le monde est éternel,  ça risque d'être compliqué », explique la pédiatre. Elle conseille même d’emmener son enfant à des obsèques s’il s’agit d’un parent proche.


 


Les parents peuvent également avoir envie de protéger leur enfant en cas de soucis familiaux et notamment quand il est question de séparation. « Le non-dit est toujours délétère », affirme Fabienne Kochert, « parce que l'enfant sent qu'il y a quelque chose et tant qu'il ne sait pas ce qui se passe, il va presque se sentir coupable ». La pédiatre conseille d’être franc avec et de ne pas reporter les conflits personnels sur lui, au risque de le placer au cœur d’un conflit de loyauté.


 


Parler de l’actualité à son niveau


 


L’actualité aussi génère son lot d’informations difficiles, négatives. De manière générale, Fabienne Kochert déconseille de manger devant la TV et les chaînes d’informations. « L'enfant se prend plein d'images sans comprendre ce qui se passe. Et ça, c'est hautement délétère », estime-t-elle.


 


La pédiatre conseille de parler de l’actualité avec son enfant si elle a une incidence sur sa vie. Avec la crise sanitaire, « il y a eu un tel bouleversement du jour au lendemain, on ne pouvait plus sortir, on pouvait plus aller voir les proches, il a fallu expliquer avec des paroles d'enfant ce qui se passait », rappelle-t-elle. Même exemple avec la guerre. « On ne va pas parler de la guerre en Ukraine à un enfant de deux ans et demi ou de trois ans. Sauf s'il est concerné par les événements. Un enfant qui voit arriver des petits réfugiés ukrainiens dans son école, ça va être l'occasion de parler du conflit avec des mots qu'il est capable de comprendre », dit la présidente de l’AFPA.


Vous pouvez retrouver l’interview de Fabienne Kochert en intégralité en rubrique Podcast.