90% des soignants des urgences de Pontoise en arrêt maladie ce lundi
Publié : 9 janvier 2023 à 9h11 par Michaël Livret
Illustration - Urgences
Crédit : @lesurgencolere
La plupart des soignants des urgences de l'hôpital de Pontoise (Val-d'Oise) ont déposé ce lundi 9 janvier 2023 des arrêts maladie pour alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail. (MAJ 16/01) : un accord de sortie de crise vient d'être trouvé.
MAJ 16/01 : Après une semaine de grève aux urgences de Pontoise, un accord a été trouvé. Il prévoit une augmentation des effectifs pour faciliter l'admission aux urgences, gérer l'administratif et renforcer l'équipe de nuit. Soit " 15 équivalents temps plein" s'est félicité un syndicat.
Une "première" en Ile-de-France. "90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce lundi matin, une grande première en Île-de-France !! Les agents se retrouvent dès 9h à la Direction", a tweeté le compte UrgencesEnArrêtMaladie qui regroupe des soignants de ce service.
Contactée, la direction de l'hôpital n'était pas joignable dans l'immédiat.
"L'administrateur de garde" a été prévenu de cette action tôt ce matin, a assuré un soignant participant au mouvement.
Ces personnels des urgences demandent des effectifs supplémentaires de jour comme de nuit et l'activation immédiate du "plan blanc" pour libérer des lits, alors que sévit une triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite.
« On est à bout »
"Régulièrement il y a des patients qui sont aux urgences en attendant d'être hospitalisés, puisqu'il n'y a pas de place dans l'hôpital. Donc ils sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir", a témoigné un soignant qui refuse de donner son identité par crainte de représailles de son employeur.
Parfois "il y a plus de vingt heures d'attente aux urgences pour déjà voir un médecin et que les infirmiers installent les patients dans une salle de consultation", a ajouté ce professionnel expérimenté. "On est à bout, les collègues en ont marre", a-t-il insisté.
"Ils sont tous dans un état psychologique déplorable" car ils doivent "venir bosser avec le risque de perdre un patient parce qu'on n'a pas quatre bras et que la direction reste sourde", a déploré Eric Boucharel, secrétaire départemental UNSA Santé sociaux public et privé du Val-d'Oise.
C'est la première fois que la crise des urgences prend une telle ampleur en région parisienne, selon ce syndicaliste.
(Avec AFP)